D’après une enquête récente, 10 % des personnes interrogées se fient à un système de suivi de la condition physique/du sommeil pour documenter leurs heures de sommeil, leurs insomnies et même le temps passé dans un sommeil profond. Mais suivre ces données chaque matin permet-il réellement d’apporter les changements nécessaires pour améliorer le sommeil ? Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de New York ont mené une étude auprès d’un groupe de plus de 900 utilisateurs de téléphones portables, dont 28 % utilisaient une application pour suivre leur sommeil. D’après leurs constatations, si l’autosurveillance de son sommeil est aujourd’hui un business florissant, les gens ne savent en réalité pas comment interpréter leurs données. Pire encore, difficile de savoir si ces données sont vraiment correctes et ce qu’il faut en faire. Les applications révèlent des modèles, pas des solutions “Il existe de nombreuses façons d’utiliser les données d’une application de suivi du sommeil pour améliorer votre hygiène de sommeil", explique Katie Golde, éditrice et responsable de la recherche sur le sommeil pour Mattress Clarity. Si vous avez un problème de sommeil, vous pouvez montrer ces données à votre médecin. “Toutes ces applications étant différentes et certaines pouvant s’avérer plus fiables que d’autres, je vous conseillerais d’apporter ces informations à votre médecin ou à un spécialiste du sommeil pour s’assurer que ces données sont précises du point de vue d’un professionnel de la santé." En revanche, si vous ne suivez ces données que par curiosité, pas besoin d’apporter de gros changements à vos habitudes de sommeil. Que faire de vos données sur le sommeil ? Collectez-les sur une longue période. "Avant de faire quoi que ce soit de concret avec les données de votre application de suivi du sommeil, récoltez-en une quantité suffisante," tempère le Dr Nikola Djordjevic, fondateur de medalerthelp.org et également expert du sommeil chez Mattress Clarity. Les données doivent être continues pendant au moins plusieurs semaines, et elles doivent être collectées pendant des nuits moyennes en conditions de sommeil normales. Inutile de se baser sur une nuit durant laquelle les voisins ont organisé une fête bruyante ou votre adolescent a fait une soirée pyjama. Dans ce cas, vous savez déjà pourquoi vous n’avez pas bien dormi. Déchiffrer les données sur le sommeil Certains facteurs s’avèrent instructifs au moment d’examiner vos données sur le sommeil au fil du temps. En voici quelques-uns : Les heures de sommeil. La plupart des applications suivent le temps passé à dormir, et c’est peut-être la donnée la plus importante à prendre en compte. Un adulte moyen ayant besoin de 7 à 9 heures de sommeil par nuit. Analyser ces données dans le temps peut vous indiquer que vous ne dormez pas toujours suffisamment. L’agitation. “Si vous avez tendance à changer de position au même moment chaque nuit, c’est peut-être le signe qu’un facteur spécial de votre environnement vous perturbe", illustre Jessica Jones, experte en matelas chez TheSleepJudge, par exemple le chien du voisin qui aboie à 3 h toutes les nuits. Ces données constituent un outil qui peut vous aider, vous ou votre médecin, à examiner les perturbations de votre sommeil, en particulier si elles sont fréquentes ou si elles surviennent à la même heure chaque nuit. Le temps de sommeil profond. Découvrir votre pourcentage de temps passé en sommeil profond peut également s’avérer utile. “Il faut viser les 20 à 25 %", explique Mme Jones. Parmi les effets secondaires d’un sommeil profond insuffisant, citons l’augmentation des maladies cardiovasculaires, la fatigue, la dépression et les inflammations plus fréquentes. Le sommeil profond est essentiel, car il permet au corps de récupérer de nombreuses fonctions. Le temps avant endormissement. Comme il faut en moyenne une quinzaine de minutes pour s’endormir après s’être couché, s’il vous faut toujours plus de temps, il est possible que vous vous couchiez trop tôt. À l’inverse, si vous vous endormez en quelques secondes, cela peut indiquer que vous êtes trop fatigué et que vous ne dormez pas assez. Actuellement, l’interprétation de vos données sur le sommeil revient un peu à mener une exploration vous permettant, à force d’essais et d’erreurs, d’atteindre votre destination : une bonne nuit de sommeil chaque nuit. Vous êtes en quête de modèles et de problèmes, ainsi que de la récompense ultime : une longue nuit de sommeil paisible. Si vous dormez mal ou si vous suspectez un trouble du sommeil, ces données aideront certainement votre médecin à déterminer la meilleure approche. Vous pouvez également les utiliser pour apporter de petits ajustements à votre hygiène de sommeil, par exemple en changeant votre heure de coucher ou en adaptant votre environnement.