March 17, 2023 par Perspective Médicale
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Mesure plus précise et plus fiable de la saturation en oxygène chez les patients mal perfusés à l'aide d'un capteur nasal

Cet entretien avec le Dr Lieven Vergote et Kristof Colman (ASZ, Aalst en Belgique) a été publié pour la première fois dans Medical Reference.

La surveillance et l’interprétation continues des fonctions vitales des patients font partie des tâches de routine dans différents services d’un hôpital. La surveillance de base comprend notamment la surveillance de la fréquence et du rythme cardiaques, la mesure de la pression artérielle et la mesure périphérique de la saturation en o2.

Avec les saturomètres classiques, deux capteurs de lumière sont placés l'un en face de l'autre sur une partie du corps bien irriguée. Un capteur est le transmetteur (Light Emitting Diode) de lumière rouge et infrarouge et l’autre capteur est le détecteur (Photodetector) de lumière rouge et infrarouge. En comparant la quantité de lumière rouge et infrarouge émise et absorbée, on peut calculer le taux d'hémoglobine et de désoxyhémoglobine. Le saturomètre est généralement placé sur un doigt. Depuis peu, Philips a mis sur le marché un saturomètre qui se fixe sur l'aile du nez. Pour la rédaction de La référence médicale, le Dr Lieven Vergote, médecin urgentiste, et Kristoff Colman, infirmier urgentiste (A.S.Z. Alost), ont accepté de partager leur expérience avec le Nasal Alar SpO2 sensor de Philips.

La référence médicale : Pouvez-vous décrire votre expérience avec le Nasal Alar SpO2 sensor ?

Dr Lieven Vergote et Kristoff Colman : Notre première expérience avec le saturomètre à fixer sur l'aile du nez était chez une dame âgée, en hypothermie, chez laquelle aucune courbe de saturation ne pouvait être trouvée avec un capteur au doigt ou un capteur périphérique. Le Nasal Alar SpO2 sensor a résolu le problème et depuis lors, nous utilisons fréquemment ce capteur chez les patients en hypothermie, les patients présentant une maladie vasculaire, les patients mal perfusés, les patients ayant des ongles en gel, les patients ayant une mauvaise perfusion tissulaire et les patients chez lesquels la mesure de la saturation est difficile parce qu’ils reçoivent des vasopresseurs. Nous disons souvent qu’un capteur digital fonctionne bien chez le patient idéal – souvent en bonne santé –, mais très souvent à l’hôpital, nous sommes confrontés à des patients qui n’ont pas une bonne irrigation sanguine et dans ce cas, la mesure avec un capteur digital n’est pas précise. Le Nasal Alar SpO2 sensor est très convivial, ne nécessite qu’une courte formation du personnel infirmier et pourrait en principe être utilisé en routine.

La référence médicale : Comment expliquer la plus grande fiabilité du Nasal Alar SpO2 sensor par rapport à une mesure classique de la saturation en oxygène encas de faible perfusion ?

Dr Lieven Vergote et Kristoff Colman : L'aile du nez est très bien irriguée et facilement accessible. Ce capteur nasal mesure le taux d’oxygène dans le sang au niveau de l’aile du nez où les artères faciales sont alimentées par les artères carotides interne et externe, produisant ainsi un signal de saturation fort et constant. Lorsqu’un patient est en état de choc ou en hypothermie ou lorsqu’un traitement par vasopresseurs limite l’afflux sanguin vers les extrémités, les capteurs digitaux peuvent devenir peu fiables, mais ce n’est pas le cas de ce capteur nasal. L’aile du nez est également facilement accessible lors d’interventions ou d’opérations où les patients sont en décubitus dorsal et où le nez bouge très peu par rapport aux mains et aux doigts.

La référence médicale : Quels sont les avantages du Nasal Alar SpO2 sensor par rapport à la mesure de la saturation en oxygène au doigt ?

Dr Lieven Vergote et Kristoff Colman : Les principaux avantages sont sans aucun doute le fait que le résultat obtenu avec le capteur nasal est beaucoup plus précis et qu'une modification de la saturation chez le patient sera affichée 10 à 30 secondes plus rapidement avec un capteur nasal qu'avec un capteur au doigt. Un capteur nasal vous permet de réagir plus rapidement. D’un point de vue scientifique et clinique, il est certainement possible de travailler uniquement avec un capteur nasal et non plus avec un capteur au doigt pour déterminer la saturation en oxygène.

La référence médicale : Quels sont les avantages du Nasal Alar SpO2 sensor pour le patient et le professionnel de la santé ?

Dr Lieven Vergote et Kristoff Colman : Un grand avantage est que le capteur se trouve au niveau du visage et que le patient a les mains libres. Chez les patients agités, un capteur au doigt pose souvent des problèmes et nous voyons beaucoup moins de fausses alarmes avec un capteur nasal. De plus, le capteur nasal est toujours bien visible chez un patient alité et donc facilement accessible pendant les procédures. Le placement du Nasal Alar SpO2 sensor est facile et le port de ce capteur nasal n’est pas du tout gênant pour le patient. Un autre avantage est que le filtre nasal peut être utilisé à la fois pour l’administration d’oxygène conventionnelle et pour la ventilation en pression positive non invasive (VPPN). En effet, le fil du capteur nasal est très fin, peut passer sous le masque et ne provoque pas de points de pression.

La référence médicale : L'introduction du "Nasal Alar SpO2 sensor" s'accompagne-t-elle d'une réduction des coûts ?

Dr Lieven Vergote et Kristoff Colman : Cela dépend surtout de la durée d’utilisation du capteur nasal. Un capteur au doigt jetable, qui coûte 10 à 15 euros, doit être remplacé tous les deux jours. Le capteur nasal, qui coûte environ 30-35 euros, peut en revanche être utilisé pendant 28 jours avant d'être remplacé. Outre les économies potentielles, il y a évidemment la courbe de saturation bien meilleure, plus précise et plus rapide obtenue avec le capteur nasal.