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Perspective Médicale

Arrêt cardiaque en Belgique : on pourrait sauver nettement plus de vies


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Chaque jour en Belgique, 30 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque en dehors de l'hôpital. Seulement 5 à 10 pour cent y survivent. La BeHRA (Belgian Heart Rhythm Association) n’entend pas rester les bras croisés. « Nous voulons sensibiliser la population à intervenir en cas d'arrêt cardiaque, convaincre les autorités d’imposer une formation de 2 x 1 heure à tous les jeunes âgés de 15 à 18 ans, installer davantage de défibrillateurs automatiques externes dans les endroits judicieux et permettre d'autres mesures pour améliorer la prise en charge des arrêts cardiaques comme, dans le futur, les applications smartphones permettant aux centres d’urgence 112 d’envoyer vers la victime d’un arrêt cardiaque des secours non professionnels et le défibrillateur automatique externe le plus proche», explique le Dr Ivan Blankoff, vice-président de l'association. Car nous pourrions sauver nettement plus de vies que ce qui est le cas aujourd'hui. »

Le BeHRA est l’un des groupes de travail de la Société Belge de Cardiologie. « En tant qu'association de cardiologues engagés, nous nous attelons depuis 30 ans à dispenser à nos patients la meilleure prise en charge médicale des troubles du rythme cardiaque. Notre association regroupe une centaine de cardiologues, poursuit le Dr Blankoff. Nous échangeons nos connaissances sur le traitement des troubles du rythme cardiaque et l'utilisation de dispositifs médicaux comme le stimulateur cardiaque (pacemaker) ou le défibrillateur cardiaque interne. »
 

L'association ne s'adresse pas qu’aux seuls cardiologues. « Nous voulons nous adresser à la fois aux cardiologues qui ne sont pas spécialisés dans les troubles du rythme cardiaque et aux généralistes, mais nous privilégions aussi l’information du grand public avec pour objectif cette année la sensibilisation de la population à cette pathologie très fréquente qu’est l’arrêt cardiaque. Car les statistiques ne mentent pas. Les personnes qui sont aujourd'hui victimes d’un arrêt cardiaque en dehors du milieu hospitalier ont 5% de chances de se rétablir complètement. Cinq autres pour cent des victimes survivent, mais avec des séquelles graves. Les premières minutes sont capitales. Plus l'intervention est rapide, plus les chances de survie sont élevées. »

Un retard à rattraper en Belgique

Le docteur Blankoff appelle la Belgique à combler son retard. « Le DAE, ou défibrillateur automatisé externe, est un outil fantastique. Cet appareil portable délivre simplement une décharge électrique au cœur dans des situations d’urgence vitale pour le relancer donc pour qu’il reprenne sa fonction de pompage). Nous constatons que beaucoup de citoyens ont encore peur d’utiliser un défibrillateur, alors que cela n’a pas lieu d’être. L'appareil intègre un module vocal qui énonce les instructions d’utilisation. Le DAE analyse seul le rythme cardiaque et détermine automatiquement s’il faut ‘choquer’ la victime ».

Au Danemark, en Suisse et aux Pays-Bas jusqu'à 20 pour cent des victimes survivent un arrêt cardiaque. C'est deux fois plus que chez nous. »

Dr. Ivan Blankoff

Vice-président de la Belgian Heart Rythm Association

Les pays qui disposent de défibrillateurs en nombre et où la population y a été sensibilisée affichent des résultats nettement meilleurs que la Belgique. « Citons le Danemark, la Suisse ou les Pays-Bas. Là-bas, jusqu'à 20 pour cent des victimes d’un arrêt cardiaque y survivent. C'est deux fois plus que chez nous, constate Ivan Blankoff. Il y a donc encore du chemin à parcourir. Une enquête récente menée par le BeHRA a révélé que la moitié des Belges n’osaient pas utiliser un DAE. Deux sur trois ignorent même que l’appareil énonce des instructions. Si nous pouvions y sensibiliser le public, nous pourrions aussi nous hisser dans le haut du classement. »
 

Le docteur Blankoff plaide en faveur d'une meilleure formation aux premiers soins et au secourisme. « On en parle depuis de nombreuses années, mais les initiatives concrètes à grande échelle manquent toujours. Pourquoi ne pas instaurer une brève formation obligatoire à l’école, comme dans plusieurs autres pays européens ? Il suffirait d’assurer la formation de quelques enseignants par école pour qu’ils transmettent leurs connaissances en matière de secourisme et d’utilisation du défibrillateur à tous les élèves de l’enseignement secondaire. Tout jeune de 18 ans doit savoir que faire : prévenir les secours (appel du 112), entamer un massage cardiaque et toujours essayer d’utiliser le plus rapidement possible (endéans les toutes premières minutes) un DAE.

Plus de défibrillateurs dans lespace public

Il est clair que les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer dans ce contexte. La BeHRA estime qu’il y a encore trop peu de défibrillateurs en Belgique. « Il y aurait actuellement quelque 10.000 appareils en Belgique, même s’il n'y a pas de liste officielle complète. Différentes personnes ou organismes tentent de remédier à la situation en partenariat avec le SPF Santé publique, ajoute le docteur Blankoff. Mais il faudrait de toute façon nettement augmenter le nombre d'appareils. Aux Pays-Bas, il semblerait que le pays dispose de près de 100.000 défibrillateurs donc par analogie, il serait souhaitable d’au moins multiplier par 5 le nombre d’appareils en Belgique voire davantage.

Dr. Ivan Blankoff

Idéalement, ces défibrillateurs doivent être placés de préférence en plein air, dans des lieux accessibles 24 heures sur 24. La mise à disposition d'un appareil dans une entreprise est certes une bonne chose, mais en dehors des heures de bureau, si l’appareil est à l’intérieur et donc non accessible, ce n’est d'aucune utilité si un incident se produit dans les parages. »
 

Cela nécessitera des investissements. Mais avec des résultats à la clé, explique le Dr. Blankoff : « Un essai a été réalisé aux Pays-Bas dans une zone qui disposait d’un grand nombre de DAE et dont la population avait été sensibilisée et formée au maniement de l'appareil. Résultat : sur ce territoire, plus de 40% des victimes d'arrêt cardiaque ont eu la vie sauve. »

Un délai d'intervention divisé par deux grâce aux applis

De plus, grâce aux progrès technologiques, les citoyens seront en mesure de localiser plus facilement les appareils. « L'European Heart Association et plusieurs entreprises planchent sur le développement d’applis de géolocalisation. Quand un service d’urgence (112) est appelé pour un arrêt cardiaque, il peut envoyer un message sur le smartphone de personnes ayant une formation de secouriste et qui se trouvent dans les environs immédiats de la personne en arrêt cardiaque. Les premiers à être avertis sur leur smartphone pourront aller porter secours à la victime. Les suivants seront dirigés vers le DAE puis directement amenés à la victime avec le DEA ».
 

On pourrait ainsi sauver plus de vies, ce qui serait une avancée notoire. « Les premiers tests à échelle très locale de ces applis « 112 » indiquent que nous pourrions ainsi raccourcir de moitié le délai d’administration du choc électrique par un défibrillateur aux victimes d’un arrêt cardiaque, de 8 minutes à 4 minutes en moyenne, pour autant qu’il y ait un défibrillateur à proximité. Une intervention rapide augmente à son tour le taux de survie, car en cas d’arrêt cardiaque, chaque minute compte », conclut le Dr Blankoff.

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