Depuis près de 70 ans, les patients utilisent des inhalateurs-doseurs pressurisés qui administrent un traitement par inhalation pour gérer leur maladie obstructive des voies respiratoires. Or, il est généralement reconnu que ces dispositifs sont souvent utilisés de manière incorrecte ou sous-optimale, ce qui peut affecter l’efficacité, la sécurité et l’observance des patients. Même chez les patients utilisant une technique optimale assistée par des agents propulseurs à hydrofluoroalcane avancés, seulement 20 % environ de la dose émise est administrée dans les voies respiratoires inférieures, les 80 % restants ne dépassant pas l’oropharynx. Avec une technique médiocre, ce pourcentage est encore réduit, potentiellement à zéro.
Les directives professionnelles recommandent que les inhalateurs-doseurs pressurisés soient utilisés avec un tube d’espacement ou une chambre d’inhalation à valve, mais leur utilisation réelle reste à la traîne, les estimations variant de 10 % au Royaume-Uni en 1990 à 46 % au Canada en 2008. Dans l’article en anglais Les tubes d’espacement pour la thérapie par inhalation : pourquoi les utiliser, et comment ?1, les avantages et les inconvénients potentiels de l’utilisation de tubes d’espacement/de chambres d’inhalation à valve avec les inhalateurs-doseurs pressurisés sont abordés, ainsi que la taille, le type, le matériau, l’interface patient et le mécanisme de retour d’information, l’impact potentiel des tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve sur l’administration de médicament, et les recommandations universelles sur la façon dont les patients doivent utiliser ces dispositifs. Nous reprenons ici quelques-unes des conclusions de cet article :
Le volume est l’un des éléments à prendre en compte lors du choix d’un tube d’espacement/d’une chambre d’inhalation à valve, car il détermine le nombre de respirations nécessaires pour le vider. Cette variable est particulièrement importante avec les jeunes enfants. La taille peut également influencer le profil d’aérosol et la variabilité de la teneur en particules du dosage émis au fil du temps. Dans un dispositif à petit volume, le nuage de particules reste turbulent et peut produire une “explosion” initiale d’aérosol concentré suivie d’un air exempt d’aérosol en comparaison. Dans un dispositif à grand volume, le nuage de particules devient statique, fournissant une distribution uniforme d’aérosol tout au long de l’inhalation. Ainsi, un dispositif à grand volume peut cibler l’arbre bronchique entier d’une manière plus uniforme.
Les dispositifs fabriqués à partir de plastiques/polycarbonates/polymères sont électrostatiques, ce qui attire les particules d’aérosol. Cela peut réduire considérablement (jusqu’à 50 %) la dose d’aérosol que le patient inhale réellement. L’amorçage du tube d’espacement/de la chambre d’inhalation à valve avec plusieurs doses d’un inhalateur-doseur pressurisé peut réduire la charge électrostatique, mais entraîne un gaspillage de médicaments. Les tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve en acier ou en aluminium et ceux en plastique avec revêtements intérieurs antistatiques n’accumulent pas de charge électrostatique et peuvent augmenter la masse de particules fines et le dépôt dans les poumons de médicaments en aérosols.
Les tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve avec pour interface un masque facial plutôt qu’un embout buccal peuvent mieux fonctionner chez les enfants de moins de trois ans et ceux qui ne peuvent pas prendre des respirations lentes et mesurées lors de l’utilisation d’un embout buccal. La difficulté posée par l’utilisation des masques faciaux porte sur l’obtention d’une étanchéité parfaite, mais néanmoins confortable, avec le visage pour empêcher l’administration variable de médicament. En outre, les mécanismes de retour d’information, comme un sifflet qui retentit si le patient inspire trop rapidement, aident à assurer des techniques de respiration correctes.
L’objectif clinique de l’ajout de tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve aux inhalateurs-doseurs pressurisés est de maximiser la fraction d’aérosol respirable administrée aux voies aériennes. Cela nécessite de porter une attention particulière aux combinaisons précises tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve et inhalateurs-doseurs pressurisés, à l’amorçage et à l’entretien des tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve, au fait que la technique d’inhalation ne soit pas influencée par l’utilisation du tube d’espacement/de la chambre d’inhalation à valve et à l’observance du patient en général.
Conclusions L’utilisation de tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve avec les inhalateurs-doseurs pressurisés présente des avantages. Les auteurs recommandent l’utilisation de ces dispositifs pour tous les patients et demandent aux professionnels de santé d’apprendre aux patients à les utiliser correctement. Actuellement, seulement 10 % environ du personnel de santé savent comment former correctement les patients à ces dispositifs. Les auteurs recommandent également de poursuivre les recherches sur les avantages cliniques des tubes d’espacement/chambres d’inhalation à valve afin de déterminer leur rentabilité.
Autres ressources
Les résultats de l’étude AWAKE désormais disponibles Rapport de la réunion sur le développement de produits médicaux axés sur le patient concernant l’apnée obstructive du sommeil
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1 Vincken W, Levy ML, Scullion J, et al. Spacer devices for inhaled therapy: why use them, and how? ERJ Open Res 2018; 4: 00065-2018
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