Les soins de santé ne peuvent progresser que si des mesures sont prises ensemble de manière continue. Un chercheur qui développe un nouveau médicament s'appuie en général sur le travail de ses prédécesseurs. Les médecins sont en mesure de poser des diagnostics de plus en plus précis car ils tirent les leçons des cas de leurs collègues.
En période de crise, cette innovation conjointe s'accélère ; l'urgence est plus grande et les acteurs s'entendent mieux. Anneleen Scherpereel a vécu cette expérience personnellement. En tant que spécialiste des applications cliniques chez Philips, elle aide les hôpitaux belges à réfléchir aux solutions appropriées dont ils pourraient équiper leur unité ou établissement.
Et en période de pandémie, la demande de ce type de solutions Connected Care n'a cessé de croître. En collaboration avec un médecin d'un hôpital de Flandre orientale, elle s'attache à élaborer un nouveau protocole de triage pour la COVID-19.
La question qui se pose souvent aujourd'hui au sein des hôpitaux est la suivante : où pouvons-nous au mieux prendre en charge un nouveau patient ?
Anneleen Scherpereel
Spécialiste des applications cliniques
« Une composante importante du triage de la COVID réside dans la difficulté à respirer, également appelée effort de respiration. Dans les articles, la comorbidité était, elle aussi, un facteur qui revenait sans cesse. Il s'agit des autres affections dont nous devons tenir compte dans ce contexte médical. »
« Dans le cas de la COVID-19, nous savions, par exemple, que les patients âgés et les personnes obèses constituent un important groupe à risque. Mais comment mesurer ces facteurs ? Quand opter pour une admission aux soins intensifs et quand décider qu'il vaut mieux laisser le patient se rétablir à domicile ? Il faut pouvoir se faire une opinion objective. Cela doit être noir sur blanc, et pas gris. »
Quand opter pour une admission aux soins intensifs et quand décider qu'il vaut mieux laisser le patient se rétablir à domicile ? Il faut pouvoir se faire une opinion objective. Cela doit être noir sur blanc, et pas gris.
Anneleen Scherpereel
spécialiste des applications cliniques
Les premiers résultats de ce concept relativement simple ont été si prometteurs que le protocole a été élargi et adapté. Les premiers essais se feront prochainement dans une unité de l'hôpital.
Le test contribue non seulement à dépister une infection à la COVID-19, mais aide également l'hôpital à détecter rapidement une dégradation soudaine et à intervenir. D'autre part, le test peut être utilisé pour déterminer où un patient sera au mieux pris en charge : à l'hôpital ou à domicile. « Le traitement extra muros peut représenter une solution, car les patients peuvent également être surveillés à domicile grâce à un biocapteur et au VitalHealth QuestManager. »
Cela touche à l'essence même de notre profession ; si nous pouvons assurer une meilleure prise en charge des patients et aider les hôpitaux à faire de meilleurs choix, alors c'est formidable.
Anneleen Scherpereel
Spécialiste des applications cliniques
Pour Anneleen, ce projet a été très précieux, car elle a pu mettre en œuvre son expérience clinique afin d'améliorer un peu plus les soins liés au coronavirus. « Cela touche à l'essence même de notre profession ; si nous pouvons assurer une meilleure prise en charge des patients et aider les hôpitaux à faire de meilleurs choix, alors c'est formidable. »
« Cela montre que la surveillance peut jouer un rôle important dans l’ensemble du continuum de santé, d’une vie saine à la prévention, en passant par le diagnostic de précision et le traitement personnalisé, aux soins à domicile, où le cycle d'une vie saine recommence. »
Elle pense d'ailleurs que la crise aura fait changer les mentalités. « Nous savions naturellement depuis longtemps qu'il était possible de surveiller les patients à distance, mais avec la pandémie, beaucoup de choses changent, et la transformation numérique des soins de santé semble s'accélérer. »